Marijuana, un mot raciste ?

Marjuana Illegal
Marijuana
Marijuana

Le mot Marijuana est bien ancré dans le lexique Américain et les récentes initiatives pour légaliser l’usage médical de la plante ont terminé d’en faire un mot banal. Les associations de lutte pour la légalisation du Cannabis Récréatif dans les états du Colorado et de Washington ont joué un grand rôle ainsi que le mouvement parti de l’Amérique du sud avec la légalisation du Cannabis en Uruguay.

Au 19ème siècle, les américains utilisaient ce mot pour designer la plante médicinale. A cette époque, le Cannabis était une plante courante pour tous les foyers.

La révolution Mexicaine

1840-1900

Avant 1910, le mot « Marijuana » n’existait pas dans la culture américaine. A la place, le mot « Cannabis » était utilisé, le plus souvent pour faire référence aux médicaments et aux remèdes communs de la famille.  Début 1900, ce qui est devenu maintenant les géants de l’industrie pharmaceutique – Bristol-Meyer’s Squib & Eli Lilly – incluaient du Cannabis et des extraits  de Cannabis dans ses médicaments.

A cette époque, la tendance parmi les américains (en particulier l’élite) était de fumer de haschisch. Il avait une réputation glamour portée par des écrivains célèbres tels que Alexandre Dumas, grand consommateur de haschisch (parmi tout ceux qui pouvaient s’offrir ce produit d’import très coûteux, mais tellement à la mode).

1910

Entre 1910 et 1920, plus de 890 000 mexicains ont légalement immigré aux USA afin de trouver refuge à la guerre civile qui faisait rage dans leur pays. Jusqu’ici, le Cannabis faisait partie de la vie aux USA depuis la création de cette nation et même bien avant avec les autochtones amérindiens, l’idée de consommer la plante en la fumant et à des fins récréatives n’était pas aussi populaire que les autres formes de consommation et d’utilisation. L’idée de fumer le Cannabis n’est vraiment entrée dans l’esprit des américains qu’avec l’arrivée massive des mexicains amenant cette habitude avec eux.

1913

La première loi à être passée pour interdire la culture de la « loco weed » a été mise en place en Californie. Cette loi avait était poussée par le maire pour favoriser l’industrie pharmaceutique sur le marché des opiacés et des psychoactifs en général. L’interdiction du Cannabis ne démarre pas à cause d’une décision d’ordre public comme le suggère le film « Reefer Madness », ce n’est pas la protection de la santé et de l’ordre publique qui ouvra  le champ à la prohibition aux USA en 1930, et en France un peu plus tard.

Harry Aslinger

Anslinger Reefer Madness darkies
Harry Anslinger « Les joints font penser aux noirs qu’ils sont aussi bien que les Hommes blancs. »

 

Il n’est pas exagéré de dire que Harry Aslinger a été une des personnes qui a joué le plus grand rôle dans le climat de stigmatisation autour du Cannabis. Engagé comme le premier directeur du très récent bureau fédéral des narcotiques en 1930, il lança une campagne de dure répression du Cannabis  qui durera pendant les 30 ans qu’il passa à ce bureau.

En très bon communicant, Anslinger utilisa la récente invention du film pour diffuser des messages qui présentaient le Cannabis sous un angle raciste auprès d’une audience blanche. Lors d’une représentation au congrès, Anslinger a assuré à l’assemblée que :

 » La Marijuana est la drogue qui a causé le plus de violence de tout l’histoire de l’humanité. La plupart des fumeurs de Marijuana sont des Négro, Hispaniques, Philippins, et des artistes. Leur satanée musique, le jazz  et le swing, sont le résultat de la consommation de Marijuana »

Une autre de ces citations est : « L’herbe fait penser aux noirs qu’ils sont aussi bons que les blancs… La première raison d’interdire la Marijuana est l’effet qu’elle a sur les races dégénérées. »

En fait, ce sont les efforts déployés par Anslinger qui ont conduit le mot Marijuana a être aussi connu de tous les américains. Lors de ces apparitions publiques et de ces actions de propagande telles que le film « Reefer Madness ». Anslinger savait qu’il devait jouer sur les peurs des gens afin de faire passer la loi qu’il souhaitait auprès de l’Etat Fédéral des USA. Lorsqu’il parler des affaires de stupéfiants, il était bien plus facile d’en parler comme quelque chose qui envahissait l’Amérique alors que des flots d’immigrants arrivaient sur le continent. Pour accentuer cet effet, Anslinger utilisait le mot Marijuana, terme qui sonnait beaucoup plus hispanique.

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