Légalisation du cannabis en Uruguay

L'Uruguay est le premier pays au monde à légaliser le cannabis

La légalisation du cannabis devient réalité en Uruguay

Uruguay légalisation Cannabis 2013
Uruguay légalisation Cannabis 2013

Le sénat uruguayen a voté un projet de loi qui fera de leur pays le premier au monde à réglementer juridiquement la production, la distribution et la vente de cannabis pour les adultes. Le projet de loi a été approuvé à la Chambre des représentants en juillet par 50 votes sur 96. Le vote du sénat a eu lieu ce mardi 10 décembre. Maintenant que ce projet est ratifié, le sénat dispose de 120 jours pour rédiger les règlements avant la mise en œuvre de la loi. Le vote du sénat aura probablement lieu le mardi 10 décembre. Une fois ratifié, le sénat disposera de 120 jours pour rédiger les réglements avant la mise en œuvre de la loi.

La proposition de légalisation du cannabis en Uruguay a été mise en avant par le président José Mujica en Juin 2012 dans le cadre d’un projet global visant à lutter contre la criminalité et l’insécurité publique. Après un an et demi de débat politique, d’étude de la question, une nouvelle version du projet de loi, et l’émergence d’une campagne publique en faveur de la proposition, le Parlement de l’Uruguay approuve la mesure.

President de l'Uruguay José Mujica est en faveur du cannabis
President de l’Uruguay José Mujica est en faveur du cannabis

« Le temps est venu de voir un pays briser courageusement le modèle prohibitionniste perdant et essayer une approche innovante, plus compréhensive, et surtout plus intelligente. En approuvant cette mesure, l’Uruguay deviendra le représentant d’une avancée concrète dans la lignée de l’opposition croissante à la guerre contre la drogue en Amérique Latine et dans le reste du monde », a déclaré Hannah Hetzer (voir biographie, en anglais), basée à Montevideo, en Uruguay, en tant que directrice politique de « l’Alliance des Amériques pour une Politique de la Drogue ».

La légalisation du cannabis en Uruguay est un exemple de modernisation possible de la politique de la drogue

L'Uruguay est le premier pays au monde à légaliser le cannabis
L’Uruguay est le premier pays au monde à légaliser le cannabis

La proposition de légalisation du cannabis en Uruguay a également attiré l’attention des pays étrangers au cours de l’année écoulée, comme l’élan qui a traversé les USA, l’Amérique Latine et d’autres vers de vastes réformes de la politique de la drogue. En novembre 2012, le Colorado et Washington sont devenus les premières juridictions politiques dans le monde à approuver la réglementation du cannabis. En août, la Maison Blanche a annoncé que le gouvernement fédéral n’interférerait pas avec les Etats concernant le cannabis – aussi longtemps qu’un certain nombre de dispositions seront respectées, comme la prévention de la distribution aux mineurs.

« L’année dernière le Colorado et Washington, cette année, l’Uruguay, l’année prochaine l’Oregon est j’espère plusieurs Etats avec lui » a déclaré Ethan Nadelmann, directeur exécutif de l’Alliance pour une Politique de la Drogue. « Nous avons encore un long chemin à parcourir, mais qui aurait cru, il y a cinq ans, que la légalisation du cannabis serait devenue une réalité politique dominante, à la fois aux Etats-Unis et à l’étranger ? »

Manifestation pour la légalisation du cannabis en Uruguay
Manifestation pour la légalisation du cannabis en Uruguay

Le projet de loi de légalisation du cannabis en Uruguay propose quatre formes d’accès au cannabis : le cannabis médicale, via le Ministère de la Santé, la culture domestique de six plants maximum, les cannabis social clubs similaires à ceux trouvés en Espagne, et la vente sous licence en pharmacie. Il interdit la vente aux mineurs, la conduite sous influence, et toutes les formes de publicité.

Dans l’année suivant l’annonce de la proposition de Mujica, le soutien à cette initiative a nettement augmenté au sein des divers secteurs de la société uruguayenne. Une campagne publicitaire de la télévision nationale, comportant une mère, un médecin, un avocat, et expliquant les avantages de la mesure sur la sécurité et la santé publique, a atteint des centaines de milliers d’uruguayens. Regulacion responsable ( « la réglementation responsable »), la coalition des organisations uruguayennes de premier plans et les individus qui soutiennent l’initiative, a organisé des manifestations partout à travers le pays, suscitant des débats à tous les niveaux. Les militants LGBT, du droit des femmes, de la santé, des étudiants ou de l’environnement se sont tous unis pour soutenir Regulacion Responsable, aux côtés des syndicats, des médecins, des musiciens, des athlètes, des écrivains, des acteurs et des universitaires.
Visitez leur site web : regulacionresponsable.org.uy (espagnol)
« C’est un mouvement très pluriel composé d’individus qui croient que la réforme du cannabis bénéficiera à toute la société uruguayenne », a déclaré Hetzer.

A la mi-juillet, l’ancien président du Brésil et président de la commission mondiale sur la politique des drogues, Fernando Henrique Cardoso, a félicité publiquement l’Uruguay dans un éditorial publié dans toute la région. Une semaine plus tard, les membres du congrès uruguayen ont reçu une lettre d’appui signée par soixante-cinq législateurs mexicains, pour féliciter leur leadership dans la promotion de « meilleures politique et lois concernant la drogue ». Et la semaine précédant le vote de la Chambre, ces membres du Congrès uruguayen ont reçu une seconde lettre d’appui signée par plus de cent organisations dans le monde, célébrant « l’immense contribution et la proposition globale pour faire face aux répercussions des drogues sur la santé, le développement, la sécurité et les droits de l’homme. »

Un nouveau regard sur le cannabis

Au cours des dernières années, le débat et la volonté politique d’une réforme des politiques de la drogue ont pris une ampleur sans précédents en Amérique Latine. En 2011, Kofi Annan, Paul Volcker et Richard Branson ont rejoint les anciens présidents Fernando Henrique Cardoso ( Brésil ), César Gaviria ( Colombie ), et Ernesto Zedillo ( Mexique ), ainsi que d’autres membres éminents de la Commission Mondiale sur la Politique des Drogues en disant que le moment était venu de « briser le tabou » sur l’exploration de solutions de rechange à la guerre vaine contre la drogue – et à « encourager l’expérimentation des gouvernements de modèles de régulation légale des drogues », en particulier le cannabis.

Plus récemment, les présidents actuels Juan Manuel Santos en Colombie, Otto Perez Molina au Guatemala, et José Mujica en Uruguay ont rejoint ces appels à la réforme. En mai, l’Organisation des États Américains a produit un rapport, commandé par les chefs d’Etat de la région, qui présentait la légalisation du cannabis comme une alternative politique probable. Le rapport de l’OEA a prédit un mouvement continental vers la légalisation de la marijuana pour les années à venir.

Mujica et ce chœur croissant de dirigeants politiques latino-américains actuels et anciens avancent que la réglementation juridique séparera les utilisateurs de cannabis de l’offre de drogues plus dangereuses disponibles sur le marché noir, permettra l’accès à la marijuana médicale pour les patients qui en ont besoin, et permettra à l’Uruguay de réinvestir le millions de dollars qui pèse aujourd’hui dans les poches des trafiquants de drogue dans l’éducation, ainsi que dans le traitement et la prévention de l’usage problématique des drogues.

Sources : CNN (anglais), Pot.com (anglais)

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